[DECRYPTAGE] “Agriculteurs droits dans leurs BOTTES, écologistes droits dans leurs VOTES” : ensemble nous portons les solutions de DIGNITÉ du monde agricole

Qui accepterait aujourd’hui de travailler entre 50 à 70 h semaine, avec de rares week-ends et congés, pour ne pas être payé au bout ? Ce qui est surprenant ce n’est pas le mouvement de colère spontané et légitime du monde agricole, pressurisé par un système qui le rend pieds et poings liés, mais plutôt que cette souffrance ait mis autant de temps à s’exprimer. Chacun connaît la pudeur du paysan qui ne rechigne pas à la tâche, mais tout humain, même robuste, a ses limites : en dix ans, la France a perdu 100 000 fermes et la plupart des agriculteurs se rémunèrent à un taux horaire inférieur à 70% du SMIC, un quart d’entre eux touchant un revenu inférieur à 600€1

Comment en est-on arrivé là ? A cause des écologistes et des normes environnementales si l’on en croit le Gouvernement qui, faute d’avoir des solutions à proposer aux jeunes, cherche à détourner le regard. Mais on a tant tiré sur la ficelle écolo qu’elle n’a plus de mou. S’il est vrai que certaines procédures administratives pourraient être assouplies pour soulager un quotidien déjà difficile, les vrais responsables de la dérégulation de l’agriculture française se font désormais dépasser par des revendications portées depuis toujours par les écologistes : la fin de la concurrence déloyale permise par des accords de libre échange au rabais, la nécessité de fixer des prix planchers rémunérateurs face aux abus des industriels, une commande publique qui favorise les filières locales et durables, et une répartition plus équitable des aides de la PAC.

Plutôt que de belles paroles, ce sont les votes qui comptent. Celles et ceux qui accusent l’écologie et disent représenter nos agriculteurs sont les mêmes qui ont organisé (et voté !) les politiques qui les ont mis à genoux. Le but de l’écologie a toujours été de défendre la dignité de vivre, et si les agriculteurs sont droits dans leur bottes, nous écologistes sommes droits dans nos votes.

Le nœud du problème : des politiques dérégulées et inégalitaires qui favorisent la concentration des richesses et écrasent le monde paysan

“Enfant on en rêve, adulte on en crève” peut-on lire sur les panneaux des agriculteurs en colère. 

Si l’agriculture a toujours été une vocation, l’amour des champs ne suffit plus aujourd’hui à contrecarrer les difficultés du secteur. 18% des agriculteurs sont sous le seuil de pauvreté, 2,5% touchent le RSA et 9% la prime d’activité, sans compter la faiblesse des retraites perçues2. Passionné ou non, comment continuer d’y croire lorsqu’on ne se paie plus ? 

Des prix imposés en toute opacité par des grands groupes dont les marges s’envolent

Une des difficultés vient du déséquilibre de la répartition de la valeur ajoutée d’un produit : les prix sont décidés en toute opacité par les grands groupes, le producteur n’ayant pas voix au chapitre. Prenons une bouteille de lait à 1,25€ : 0,53€ pour la grande distribution, 0,35€ pour l’agroalimentaire et… 0,37€ pour le producteur3. Regroupons maintenant les différents postes pour 100€ d’achats : seulement 6,5% de la valeur finale payée par le consommateur revient au producteur4 (elle était de 80% dans les années 1960), contre 83% aux industriels et 10,5% à l’Etat… 

Répartition de la valeur ajoutée entre acteurs pour 100 € d’achats (Greniers d’Abondance)

Alors que la marge des agriculteurs a chuté de -30% depuis 1995 – et, rappelons-le, qu’un français sur trois saute un repas – les marges de l’industrie agroalimentaire ont atteint le niveau historique de 48% (+20% en deux ans), et celle de la grande distribution ont augmenté sur les produits de premières nécessité (+57% pour les pattes, +28% sur le lait…). Pendant que le prix des engrais a explosé de +75% augmentant les coûts de production des agriculteurs, l’entreprise Yara a fait +75% de bénéfices la même année.

« Évolution du prix des produits alimentaires et sa part dans les dépenses de consommation des ménages français (Bournigal, 2023 adapté : CGDD, 2023) »

Autre problème : l’évolution tendancielle à la baisse de la part du budget des ménages consacré à l’alimentation (divisé par deux en 60 ans, passant de 32% en 1960 à 16% en 2019). Cela s’explique par l’apparition d’intermédiaires qui, au fur et à mesure, se sont appropriés une partie de la valeur ajoutée5. Mais aussi par la volonté des ménages de raboter la nourriture pour assouvir de nouveaux besoins au profit des NTIC ou des loisirs, surtout par une crise du logement sans précédent qui les oblige à réduire leurs exigences alimentaires pour pouvoir payer leurs charges de logement et d’énergie.

Pour lutter contre cette injustice, nous proposons d’interdire l’achat des produits agricoles en-dessous de leur prix de revient (les fameux prix planchers), et de mieux taxer les profits de ces grands groupes dont l’argent pourra être utilisé pour accompagner les transitions et les installations agricoles. Alors que la mobilisation agricole vient d’aboutir à une interdiction de la vente à perte chez notre voisin espagnol, la proposition de loi portée par la gauche a été rejetée par les autres députés français en novembre dernier (168 contre et 162 pour).

Nous proposons également de renforcer les moyens et les contrôles pour faire appliquer en GMS les 3 lois EGALIM censées : contraindre les supermarchés à réaliser une marge d’au moins 10% pour éviter une pression supplémentaire sur les industriels répercutée sur les producteurs (1), interdire les négociations sur le coût de la matière première agricole, le supermarché devant suivre l’augmentation des prix (2), étendre cette mesure aux marques distributeurs (3).

Pour lutter contre la précarité alimentaire (1 français sur 10 bénéficie de l’aide alimentaire, c’est deux fois plus qu’il y a 10 ans), nous proposons de soutenir des dispositifs tels que la sécurité sociale de l’alimentation qui permet un accès et un accompagnement pédagogique aux produits de qualité pour les plus modestes, tout en rémunérant au juste prix une production locale durable.

Une concurrence étrangère déloyale poussant au moins-disant environnemental 

Une autre difficulté se trouve dans la dérégulation du commerce mondial, organisée depuis des décennies par les exécutifs libéraux successifs et avalisée par le syndicat majoritaire. La signature d’accords de libre-échange entre l’UE et des pays étrangers6 autorise la suppression des droits de douane sur des produits agricoles importés, en échange d’accès à leurs marchés et à d’autres ressources, ce qui a pour effet de mettre nos productions locales en concurrence avec des produits à prix cassés venant de l’autre bout du monde, moins chers car moins-disant socialement (mains d’œuvre sous payée) et environnementalement (moins de normes vétérinaires, déforestation, utilisation de produits chimiques…), et donc plébiscités en temps de crise par des ménages dont le pouvoir d’achat baisse. Précisons qu’il ne s’agit pas de sucre ou de fruits exotiques non disponibles, mais bien d’aliments que l’on sait produire en France.

Pour rappel, la macronie, mais aussi la droite et désormais l’extrême-droite qui essaie de surfer sur l’effet de colère, les mêmes qui viennent nous expliquer que c’est de la faute des écologistes, tous ont voté à Strasbourg et à Paris tout ou parties de ces accords de libre-échange.

En plus de fragiliser nos agriculteurs, et de ne pas les encourager à aller vers des systèmes plus vertueux, cette politique de spécialisation des échanges inspirée de la théorie des avantages comparatifs de Ricardo nous a rendu dépendant aux importations et aux fossiles. Si notre balance commerciale agricole reste excédentaire elle se dégrade, et cache en réalité des disparités en fonction des marchandises : nous importons aujourd’hui 21% de notre alimentation7. Dans un monde exposé au dérèglement climatique et de plus en plus contraint en ressources, nous sommes devenus largement dépendants des grandes chaînes d’approvisionnement mondialisées, elles-mêmes reposant sur une utilisation massive de fossiles importés (la France ne produit que 1% du pétrole qu’elle utilise).

Afin de mettre un terme à cette concurrence déloyale, de faire respecter la qualité de nos aliments et de protéger les écosystèmes et les ressources, nous proposons un moratoire sur tous ces traités et de stopper les négociations de ceux en cours.

Le régime PAC : un système inégalitaire qui favorise les plus riches et les moins vertueux

Enfin, on ne peut comprendre la détresse des petits exploitants, et en particulier des éleveurs du sud-ouest à l’origine du mouvement, si on ne s’intéresse pas à la répartition des aides directes de la Politique Agricole Commune. La France touche 56% des subventions européennes : si en moyenne chaque agriculteur touche un peu plus de 13 000 € par an ce chiffre cache de grandes disparités8, 35% des aides revenant à 20% d’agriculteurs qui possèdent 52% des terres9. Du fait d’une répartition à l’hectare, plafonnée à 100 000 € par exploitant, ce système favorise le plus souvent de gros agriculteurs intensifs qui s’en sortent déjà10. Il encourage également une course à l’agrandissement qui met les petits en compétition, ainsi qu’une spirale de l’endettement pour pouvoir obtenir le matériel nécessaire à cet agrandissement et qui s’ajoute à la charge mentale des agriculteurs.

Tout cela au détriment des petites fermes moins émettrices de GES, mais aussi des enveloppes sous dotées consacrées aux MAEC11 et à l’agriculture biologique, qui permettent pourtant de protéger les systèmes de production qui prennent soin des sols, de la biodiversité, et de la ressource en eau. A cela s’ajoute la décision de la France12 d’ouvrir les écorégimes13 à même hauteur que la bio à d’autres types d’agriculture beaucoup moins exigeantes (type HVE)14. L’INRAE a montré que la totalité des agriculteurs allait pouvoir accéder au niveau de base de ces aides, et cela sans engager aucun changement de pratique…

Les votes parlent d’eux-mêmes

Les 9,5 milliards € de la PAC touchés par la France constituent une manne financière à réorienter vers les pratiques vertueuses et les petits exploitants, ceux qui constituent le maillage paysan diversifié qu’il est nécessaire de renouveler pour assurer la résilience environnementale et alimentaire de notre pays. Nous proposons de plafonner ces aides à 60 000 € par agriculteur pour éviter l’effet siphon et de redistribuer le surplus aux petites fermes. Nous proposons également d’augmenter les bonus à la bio et aux MAEC et de réorienter les écorégimes vers la bio et les conversions.

Acter l’exception alimentaire pour remettre la puissance publique au cœur des politiques et garantir notre sécurité alimentaire territoriale

Face à ce constat, deux discours émergent. D’un côté la politique “abolitionniste” portée par le syndicat majoritaire et relayée par le Gouvernement, qui vise le relâchement des protections environnementales et du Pacte vert européen15, le classique “il y a trop de normes”. S’il est vrai que la multiplication des tâches administratives, qui s’ajoutent à un quotidien déjà bien chargé, devrait pouvoir être assouplie, ce n’est pas en continuant de détruire l’environnement – qui rappelons-le est déterminant pour la survie de l’agriculture elle-même – que l’on réglera le nœud du problème. Abolir les normes environnementales ne servira qu’à augmenter les profits des plus gros pollueurs alors que ce qu’il faut c’est mieux rémunérer tout le monde.

De l’autre, le retour à une politique interventionniste et planificatrice, portée depuis des décennies par les écologistes, qui consiste à ne plus faire reposer le revenu des agriculteurs qui s’engagent sur les seuls consommateurs, mais bien à les soutenir via l’investissement public, et donc la définition d’une exception alimentaire. Que ce soit le marché foncier ou les marchés publics, nous avons besoin d’un cadre réglementaire qui régule les échanges au service du bien commun. Par ailleurs, pour faire évoluer le système, le seul engagement moral de quelques agriculteurs bio en reconversion ne suffira pas, c’est d’un véritable choc de l’offre qui passe par une valorisation financière des services écosystémiques dont nous avons besoin.

Les paiements verts : passer d’une politique de la demande à une politique de soutien pour “services vitaux rendus à la nation”

Faire reposer le développement des pratiques agro-écologiques sur la seule demande des consommateurs n’est pas sérieux. D’abord parce qu’en période d’inflation ou de crise les ménages revoient leurs exigences à la baisse, ce qui impacte durablement les agriculteurs qui ont fait des efforts, ensuite parce qu’il est nécessaire que l’Etat reconnaisse et rémunère lui-même la primauté de ces pratiques au titre des services d’intérêt vitaux qu’elles rendent aux habitants (protection et régénération des ressources stratégiques, baisse des coûts de sécurité sociale et des frais de dépollution, baisse des émissions GES…)16

Ne plus attendre que le marché paye seul les agriculteurs, en rémunérant mieux publiquement les pratiques vertueuses, c’est ce qu’a décidé de faire l’État Suèdois, dont la SAU bio est passé de 7% en 2005 (part actuelle de la France) à 20% en 2018

S’inspirant de la success story munichoise, c’est aussi ce qu’a décidé de faire en Ille-et-Vilaine la SCIC Terres de sources qui a pris le risque de créer le nouveau statut de “prestation de service de protection de la ressource en eau et en air” pour rémunérer via les syndicats d’eau les pratiques agricoles qui permettent de maintenir une bonne qualité de l’eau autour des zones de captages, tout en s’engageant à labelliser les produits de ces agriculteurs et à leur offrir des débouchés réservés dans les restaurants scolaires des collectivités membres. Un bon exemple de partenariat gagnant-gagnant.

Faire de la consommation locale et durable de la restauration collective un débouché agricole fiable 

Un autre objectif de la loi EGALIM était de soutenir directement nos agriculteurs en rendant obligatoire une part d’approvisionnement de la restauration collective auprès des producteurs locaux, bio et de SIQO, ce que n’ont pas attendu de faire, bien avant la crise, les collectivités où sont en charge des écologistes. En France, 1 repas sur 5 est pris hors domicile et 7,3 milliards de repas sont servis en moyenne chaque année en restauration collective… une sacrée manne qui pourrait venir renflouer les caisses de nos agriculteurs. Or seulement 11% des déclarants affirment tenir les objectifs de 20% de produits bio et 50% de produits sous signe de qualité dans les assiettes… La transition alimentaire des établissements ne peut se contenter de déclarations, pour aboutir elle doit être mieux accompagnée par la puissance publique.

Là aussi il est nécessaire de renforcer le nombre de fonctionnaires DGCCRF pour contrôler et faire appliquer la loi dans la restauration collective. Ensuite, afin de faciliter l’accès des producteurs locaux aux marchés des établissements, nous proposons d’instituer une exception alimentaire à la règle européenne du libre-échange qui, au-dessus d’un certain montant (40 000 €), interdit aux ordonnateurs de flécher des producteurs locaux dans leurs marchés publics. Cela existe déjà dans le domaine culturel afin de protéger un prix du livre aux libraires face aux géants comme Amazon.

Enfin, à l’heure où les collectivités sont amenées à agir dans le champ alimentaire pour répondre à la montée des revendications citoyennes, nous proposons comme l’a fait le rapport du sénateur Marchand de renforcer les moyens débloqués par l’Etat pour faire monter en puissance les PAT17. Instruments de planification locale, ils peuvent structurer et booster les filières via la mise en place d’outils nécessaires à la bonne rencontre entre offre et demande territoriale18.

Faire front commun

Nous avons perdu beaucoup de temps et le coût de la non-adaptation climatique de l’agriculture française est déjà fixé à des milliards €. L’urgence commande de dépasser les incompréhensions et griefs passés, agriculteurs et écologistes défendent la même cause et il serait temps de se regrouper face aux vrais responsables dont les politiques détruisent les outils de travail et le vivant. Le risque, si nous échouons à faire front commun, c’est que les industriels achèvent le travail d’appropriation de la chaîne alimentaire qu’ils ont déjà bien entamé : rien ne garantit plus que, demain, ils concrétisent leur velléités de maîtrise de la production elle-même, ce qui signerait la mort de l’agriculture indépendante telle qu’on la connaît aujourd’hui.

Depuis des décennies les écologistes se battent, droits dans leurs votes, des collectivités au Parlement européen, pour encadrer les échanges, les prix, et orienter les aides et la commande publiques vers des systèmes rémunérateurs et durables. Ils sont les premiers défenseurs des agriculteurs. La solution ne se trouve pas dans moins de lois environnementales, ce qui arrangerait seulement les plus gros pollueurs et contribuerait à l’effondrement de l’agriculture elle-même, mais bien dans la juste rémunération des services d’intérêt général rendus par les agriculteurs.

  1. Entre 2017 et 2020, la moitié des exploitations agricoles de taille moyenne et grande ont généré un revenu par travailleur, après déduction des cotisations sociales, inférieur à 1 280 € mensuels. Dans le cas d’un quart des exploitations, le revenu par travailleur est même inférieur à 600 €, et ce, avant même d’envisager d’éventuelles cotisations sociales. En ramenant cette rémunération au nombre d’heures de travail effectuées, il est clair que la plupart des agriculteurs se rémunèrent à un taux horaire inférieur à 70 % du salaire minimum (SMIC). 
    ↩︎
  2. Les revenus limités et les faibles cotisations se traduisent par des pensions de retraite peu élevées. En moyenne, les agriculteurs perçoivent environ 860 € par mois après une carrière complète. La situation est encore plus précaire pour les conjointes d’agriculteurs qui, bien qu’ayant contribué toute leur vie au travail de la ferme sans avoir de statut professionnel ni de revenu propre, touchent généralement des pensions inférieures à 600 € par mois.
    ↩︎
  3. Lactalis venant tout juste d’imposer une très forte baisse du prix d’achat du lait, 405€ pour 1 000 litres, ce qui ne couvre pas le coût de production de 450€… ↩︎
  4.  Soit 15,7 € par mois par français pour l’année 2019. ↩︎
  5.  Alors que par le passé la majorité des ménages achetaient des produits issus de la vente directe chez le producteur et aux halles, qu’ils cuisinaient et mangeaient chez eux, aujourd’hui 70% des achats alimentaires pour la restauration à domicile se font en GMS, la valeur payée par le consommateur étant essentiellement composée de coûts intermédiaires sans aucuns liens avec les coûts liés à la production agricole (publicité, salaires des employés des magasins, transport…). ↩︎
  6.  Traités CETA (Canada) ou MERCOSUR (Amérique du sud), Chili, Kenya, le dernier ratifié en date étant celui avec la Nouvelle-Zélande. ↩︎
  7.  70% de la farine, 68% du poisson, 60% des ovins, 50% des fruits et légumes, 30% du poulet, sans parler du soja brésilien nécessaire à l’alimentation du bétail intensif… ↩︎
  8.  En 2022, par exemple, les montants alloués ont fluctué entre un centime d’euro pour un agriculteur situé en Saône‐et‐Loire et plus de 14 millions d’euros pour un fabricant d’aliments breton. ↩︎
  9.  En 2022 les agriculteurs de Loire-Atlantique ont touché 137,5 M€, avec une moyenne de 32 300 € par bénéficiaire, largement au‐dessus de la moyenne nationale et que dans le Nord et la Haute‐Garonne. S’ils sont plus choyés qu’ailleurs, les disparités sont importantes : à La Chevrolière, une coopérative maraîchère a perçu plus de cinq M€, du côté de La Chapelle‐Launay, un éleveur de bovins a reçu près de 257 000 €. À l’opposé, un producteur de légumes, melons, racines et tubercules d’Aigrefeuille‐sur‐Maine n’a bénéficié que de 1 399 € la même année… ↩︎
  10. Les mêmes qui surfent sur la détresse des petits pour demander moins de normes sur les pesticides et pouvoir faire encore plus de profits. ↩︎
  11. Aides compensatoires pour les systèmes qui s’engagent à baisser les pesticides et remettre en herbe des parcelles.. ↩︎
  12. Mais aussi l’exclusion des élevages de bovins du champ d’application de la directive sur les émissions industrielles. ↩︎
  13. Ils constituent 25% des aides du 1er pilier de la PAC censées soutenir la transition agroécologique. ↩︎
  14. Ce qui a pour effet de faire baisser les aides au bio alors même que l’Etat a supprimé les aides au maintien. ↩︎
  15. Sans oublier que le Parlement européen a déjà fait capoter la proposition de règlement sur l’usage durable des pesticides, que le projet de loi-cadre sur les systèmes alimentaires durables ainsi que le paquet législatif sur le bien-être animal ont été abandonnés, et que le règlement sur la restauration de la nature n’est pas encore entré en vigueur et a été considérablement affaibli. ↩︎
  16. Il n’est à ce titre pas normal que la comptabilité nationale n’ait toujours pas évolué ne tenant pas compte des externalités positives (coûts évitées à la nation par certaines pratiques agricoles) et négatives (coûts infligés à la nation par certaines pratiques agricoles), qui se chiffrent en milliards € dans la dépollution de l’eau ou l’augmentation des maladies par exemple. ↩︎
  17. 80 millions € en 2021-2023 avaient été débloqués par le plan de relance pour les PAT, les aides ont été revues à la baisse. ↩︎
  18. Outils de protection du foncier agricole, outils logistiques, d’abattage, et de transformation, formation et interconnaissances des cuisiniers et agriculteurs, accompagnement des restaurants scolaires, mise en ligne d’annuaires des établissements et producteurs locaux, groupements de commande… ↩︎

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