Contribution d’un conseiller départemental du Canton de Nantes 3
D’un côté, le contexte international, notamment le récent conflit ukrainien, a contribué à faire augmenter le prix du carburant. Quand on gagne juste de quoi vivre, cette augmentation peut vite rendre la vie infernale pour des personnes dépendantes de leurs voitures. D’un autre côté, la période de confinement imposée par la crise sanitaire a mis en lumière la pollution que générait nos déplacements en voiture, dont 40% font pourtant moins de 3 km !
Voici donc l’enjeu pour l’aménageur et le décideur publique aujourd’hui : libérer les villes de la voiture individuelle en redistribuant les financements publics vers des alternatives crédibles et efficaces pour :
1/ soulager le portefeuille des habitant.e.s du périurbain qui viennent travailler à Nantes ;
2/ ne pas dégrader plus qu’elle ne l’est déjà la stabilité du climat.
Un des leviers puissants pour y répondre est le rail
Les écologistes, aux côtés d’autres collectifs, militent depuis maintenant plusieurs années pour la création d’un « train express du quotidien » du pays nantais, réseau ferroviaire métropolitain assurant un passage a minima toutes les 30 minutes en heure de pointe et toutes les heures le reste de la journée. Ce réseau, connecté au réseau TAN et au Réseau cyclable métropolitain pourrait s’appuyer sur l’étoile ferroviaire existante et les anciennes gares à revitaliser, et dont le collectif Transports Nantes a esquissé les traits.
C’est d’ailleurs la demande des habitants dans ouest France, qui prennent le train autour de Nantes comme alternative à l’augmentation du prix du carburant mais avec des horaires pas adaptées. Les interpellations et propositions du collectif FER Nantes viennent nourrir le débat.
Conseiller départemental, je suis doublement concerné par le maintien de la ligne de la gare de l’Etat : en tant qu’élu du canton 3 et du quartier République où se situe cette ligne, et en tant qu’élu du territoire départemental, soucieux d’équité entre nos térritoires.
Située en zone d’habitat dense, au croisement du futur réseau tramway et du Busway 5, cette ligne doit être préservée pour constituer un des maillons du réseau, et pourquoi pas dans la perspective du développement d’autres usages comme la logistique urbaine.
Il s’agit également de réduire les inégalités vis-à-vis de l’offre de transports en commun pour les habitant.e.s des zones péri-urbaines du département, en offrant des solutions à celles et ceux qui sont aujourd’hui prisonnier.e.s de leur voiture.
D’autant que les financements existent
D’autres grandes villes comme Bordeaux se sont déjà saisies des financements proposés par l’État dans le cadre du plan de relance et s’appuient sur leurs Régions (dont c’est la compétence) pour soutenir la création de réseaux ferré métropolitains (création de 4 nouvelles lignes dont les trains passeront toutes les 15 min par la gare centrale de Bordeaux et relieront les communes sans qu’il soit nécessaire de changer de train en gare centrale).
Quid de la Région Pays de la Loire qui préfère continuer de financer les réseaux routiers à l’heure du Zéro Artificialisation Nette plutôt que d’optimiser le rail ?
Quid de Nantes métropole qui, au-delà de la gare de l’État, n’a toujours pas ouvert cette réflexion comme elle s’y était engagée dans son programme porté devant les électeurs et électrices ?
Je suis certain que le département prendra sa part au titre de sa politique de cohésion des territoires, comme il l’a fait auparavant pour les travaux de réfection de la gare de Nantes.
Ce qui nous intéresse aujourd’hui dans la préservation de cette ligne, va au-delà des enjeux liés à la seule ville de Nantes. Le rail, la marche, le vélo, les TC comme alternatives à l’augmentation des prix du carburants, comme réponses à la crise climatique, c’est aujourd’hui qu’il nous faut le mettre en place, partout sur le territoire, pas demain quand tout sera plus difficile.
Reprouver ici mon intervention spontanée sur ce sujet en session départementale